Auteur: Led Zeppelin
Marque: Atlantic
Genre: METAL/INTERNATIONAL
Éditeur: Warner
Date de sortie: 27-10-2014
Détails: Description du produit Le groupe s’est attelé aux rééditions de Led Zeppelin IV (le troisième album le plus vendu de l’histoire aux Etats-Unis) et Houses Of The Holy. Comme c’était déjà le cas pour les précédentes éditions Deluxe, ces deux albums ont été remasterisés par Jimmy Page, avec pour chacun d’entre eux un disque supplémentaire de contenu audio inédit relatif à l’album correspondant. Critique Toujours débordants d’activité et reprenant l’idée de base de leur troisième album, les quatre musiciens se retirent une nouvelle fois à Headley Grange, début 1971, pour composer et enregistrer tranquillement. Ils désirent en fait réaliser le meilleur album dont ils sont capables et ils vont y parvenir haut la main. En réunion, John Paul Jones, de plus en plus sûr de lui et inspiré, dégaine le premier et présente à ses trois complices des riffs d’une improbable évidence, terriblement percutants et accrocheurs. Il propose autour de ces riffs un arrangement réminiscent du « Oh Well » de Fleetwood Mac, sur lequel Plant improvise un texte bien macho (« A ce qu’on dit, les femmes qui ont des grandes jambes n’ont pas d’âme ») tandis qu’un labrador noir sans maître tout effrayé traverse subitement la pièce, donnant ainsi son titre à la chanson : « Black Dog ». La voix de Plant n’a alors peut-être jamais été aussi puissante. Grand classique de l’écoute au casque, on y entend John Bonham taper sur ses baguettes lors des breaks pour garder le tempo. Là est aussi une des qualités de Jimmy Page en tant que producteur, lui qui laisse ces petits accidents, ces détails, dans son mixage, pour que tout sonne humain et spontané. Un ou deux jours après, le jovial batteur se lance au débotté dans l’intro de « Keep a-Knockin’ » de Little Richard, sur laquelle Page embraie illico et greffe un riff incendiaire, Jones trouvant une ligne de basse ultra-simple mais délectable. Voyant dans cette jam l’essence même de la musique qu’ils aiment tous, Plant chante ainsi une célébration du… « Rock and Roll » (en concert, il présentera d’abord la chanson sous le nom de « Been a Long Time »).Présent à Headley Grange, Ian Stewart, pianiste des Rolling Stones et copain de Jimmy Page, rejoint Led Zeppelin pour l’enregistrement de la version définitive, martelant ses touches sous le tonnerre de feu de la rythmique (pour des raisons contractuelles, il n’est pas crédité sur le disque). D’humeur plus romantique, ils ressortent guitares sèches et mandolines et rendent aussi hommage à leur amie la chanteuse canadienne Joni Mitchell avec la ballade acoustique « Going to California », où ils évoquent en filigrane leurs turpitudes à Los Angeles. Ensuite, ils invitent la belle Sandy Denny, rencontrée quelques mois auparavant lors d’une remise d’Awards, à se mettre quelques jours durant en congé de Fairport Convention pour venir chanter avec Robert Plant « The Battle of Evermore », véritable pièce de théâtre miniature, où Plant se surpasse en tant que parolier, contant le siège d’une cité celte qui résiste aux attaques des Saxons. Souvenir d’un séjour à Montreux, en Suisse, « Misty Mountain Hop » – où Jones et son orgue sont à la fête, de même que Bonham – reprend tous les thèmes chers à cet éternel hippie qu’est Robert : le respect de la nature et de la liberté de chacun, tout comme la recherche d’un idéal de fraternité pacifique. Piochant dans un vieux disque de la chanteuse de blues Memphis Minnie (qui, honneur suprême, est créditée), ils écrivent aussi un morceau d’Apocalypse, qui narre les inondations du Mississipi telles que les vécurent les noirs planteurs de coton dans les années 20, « When the Levee Breaks ». Ayant installé la batterie dans le couloir d’entrée de la maison, Page a un trait de génie au moment d’enregistrer : ayant constaté que la pièce a une réverbération unique, il accroche un micro sous un escalier en vieux bois, tout vermoulu, et capte en direct la partie de Bonham, qui deviendra au fils des ans la plus samplée de tous les temps, la frappe du maestro y ayant trouvé une sonorité presque organique – nul besoin de dire qu’une telle magie ne pourrait se retrouver aujourd’hui. Heureux du résultat de ces séances faites pour ainsi dire à domicile, ils enregistrent cependant aux studios Island « Four Sticks », bâti sur une rythmique inspirée de la musique indienne (et sur lequel John Bonham joue, comme le nom l’indique, avec deux baguettes dans chaque main) et surtout « Stairway to Heaven », leur classique absolu, huit minutes de perfection auxquelles ils sont depuis toujours associés, que Robert Plant regrettera presque d’avoir chanté à partir d’un certain moment et qui restera quelque part une chanson maudite. On sait désormais que les arpèges d’ouverture de ce titre dérivent de ceux d’un morceau du groupe Spirit, « Taurus » (Led Zeppelin avait assuré des premières parties de ce groupe en 69).Selon Robert Plant, les paroles (les seules à figurer sur la pochette) n’ont jamais eu aucune signification particulière, ayant été écrites presque d’une traite, dans le seul but de bien sonner, et ne racontent pas d’histoire, encore qu’elles empruntent ouvertement à la mythologie celtique et qu’elles peuvent être interprétées de nombreuses façons. Conformément à son habitude, Page couche le solo de guitare seul – en dépit de ce que l’on croit un peu partout, il ne le joue pas sur une Gibson SG à 18-cordes mais sur une Fender Stratocaster. Avec cet album triomphal, qui sort en novembre (alors que la tournée commence dès le mois de mars), les membres de Led Zeppelin ont en fait réalisé une synthèse idéale de tous les styles qu’ils ont pu aborder jusqu’alors, aussi bien le blues ( « When the Levee Breaks ») que le folk ( « The Battle of Evermore » et « Going to California »), la musique orientale ( « Four Sticks »), le rock de la côte Ouest ( « Misty Mountain Hop »), le hard rock ( « Black Dog ») et le rock des pionniers ( « Rock and Roll »), « Stairway to Heaven » et ses huit minutes bien remplies étant un peu le condensé de tout cela. S’il n’avait eu que « Stairway To Heaven » comme chanson forte, il mériterait tout de même l’achat, mais chacune de ses faces reste parfaite, à tel point que vingt ans plus tard, Led Zeppelin IV était désigné « plus grand album de hard rock de tous les temps » par le magazine Kerrang!, bible du genre. Enfin, rappelons que bien que s’étant écoulé à 23 millions d’exemplaires rien qu’aux Etats-Unis, il n’y a été numéro 1 des ventes d’albums qu’une semaine et en Angleterre, il n’a été « que » numéro 2, ayant été bloqué successivement par Rod Stewart et T. Rex. Quelle époque! NB : Tout comme la pochette du disque (dépourvue de titre et de toute mention du nom du groupe), les quatre symboles que se sont choisis les musiciens pour y figurer ont donné lieu à maintes suppositions (notons que Sandy Denny eut également droit au sien). Celui de John Bonham représenterait soit la trilogie homme-femme-enfant, soit, plus prosaïquement, le logo de la bière Ballantine’s ; celui de John Paul Jones illustrerait la confiance en soi, celui de Robert Plant viendrait de la mythologie égyptienne et engloberait les notions de vérité, de justice et d’inspiration. Quant à celui de Jimmy Page (qui a toujours refusé de s’exprimer à son sujet), il serait une représentation stylisée de son signe astrologique. Frédéric Régent – Copyright 2019 Music Story Biographie de l’artiste Soft pack gatefold contenant l’album original remasterisé reproduisant la pochette originale avec un livret de 8 pages.
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